David Bowie : le chanteur aux mille visages
Le 3 décembre 2020 | 0 Commentaires

Let’s dance, Heroes ou encore Ashes to ashes… On ne compte plus les tubes de David Bowie qui ont fait danser la planète entière. De la scène au cinéma, l’artiste britannique a incarné plusieurs personnages extraordinaires qui continuent d’inspirer le monde du spectacle. Retour sur la carrière hors norme du caméléon.

L’extraterrestre de la pop

C’est le 8 janvier 1947, dans le quartier populaire de Brixton que David Robert Jones voit le jour. Son père lui fait découvrir la musique très tôt en lui offrant un saxophone et rapidement l’artiste en herbe débuta sa carrière.

David Jones créa d’abord le groupe Kon-Rads qui deviendra plus tard les King Bees. Malheureusement aucun membre ne parvient à percer malgré les talents d’auteur-compositeur de David Jones. Celui-ci prendra d’ailleurs le pseudonyme de David Bowie à cause du chanteur Davy Jones. 

Un jour, notre jeune artiste rencontre le producteur et bassiste Tony Visconti et enregistre, début 1969, Space Odity, le premier grand succès de David Bowie grâce notamment à sa diffusion pendant l’alunissage d’Apollo 11. Ainsi débuta sa carrière.

 

 

Par la suite, le chanteur donnera naissance à des personnages tous plus cultes les uns que les autres. On retiendra notamment le personnage de Ziggy Stardust, rockstar androgyne mondialement connue qui déchaine les foules à chacun de ses passages en scène. Il profite de ce succès pour sortir Aladdin Sane, autre création emblématique du chanteur. Un anecdote intéressante vient ponctuer le nom du personnage à l’éclair dessiné sur le visage : Le nom Aladdin Sane est tiré du jeux de mots « A lad insane » signifiant en anglais : « Un garçon fou ».

Ce sont les principales images que le monde retiendra de David Bowie. Les personnages de Ziggy Stardust et Aladdin Sane devenues icones, surprennent autant qu’elles fascinent encore aujourd’hui.

Dans les années 1970, il part pour Berlin enregistrer une trilogie aux côtés de Brian Eno. Low, Heroes et Lodger sont le reflet de son goût pour la musique électronique Allemande qui s’oppose à la vague punk du moment. Il devient ainsi l’artiste le plus novateur de son temps et parviens à séduire un nouveau public.

La fin des années 70 marqua sa période sombre avec le personnage de Thin White Duke, très controversé en raison d’une suspicion de l’apologie au fascisme de la part de la presse. Rumeur démentie par David Bowie spécifiant que cela faisait partie de ce personnage.

Coup de théâtre dans les années 1980 (et c’est le cas de le dire), car elles marquent un début de carrière sur le grand écran pour le chanteur. Il signe également l’album Scary Monsters… and super creeps n°1 dans la plupart des pays d’Europe. Il comprend le tube Ashes to ashes et mêle le réalisme à la dérision.  Le panel déjà bien rempli de ses personnages dans la chanson laissa naître d’autres protagonistes que vous connaissez dans le cinéma.

De la scène au cinéma

Parallèlement à sa carrière musicale, David Bowie a joué quelques rôles au cinéma au fil des années. Mais l’un de ses rôles les plus mémorables (et celui qui nous a le plus marqué) reste sans doute Jareth le roi des Goblins dans le film Labyrinthe (1986) de Jim Henson.

Labyrinthe 1986

Labyrinthe racontait l’histoire de Sarah, une adolescente passionnée de contes de fées (Jennifer Connelly) qui chaque soir lit son livre favori : Le Labyrinthe. Un ouvrage qui lui ouvre une nuit les portes d’un autre monde. Un jour, elle est obligée de passer de l’autre côté du miroir pour délivrer son demi-frère emporté dans un monde peuplé de créatures fantastiques et gouverné par Jareth, roi des gobelins (David Bowie.)

Il était réalisé et écrit (en collaboration avec Terry Jones ) par le papa des Muppet Show, Jim Henson, co produit par George Lucas et très inspiré, tout comme Dark Crystal, de l’œuvre du dessinateur Brian Froud, qui d’ailleurs officia comme superviseur des effets visuels sur le long-métrage. Nous avons tellement aimé cette œuvre emblématique que nous avons édité sa novélisation (c’est également le cas pour Dark Crystal), voilà un autre moyen ingénieux de découvrir cette fabuleuse histoire pour les livrovores.

Labyrinthe_packshot

1986 marque également son rôle dans le film musical Absolute beginners véritable carton au box-office anglais.

En 1982, il enchaîne avec les films “The Hunger” de Tony Scott, aux côtés de Catherine Deneuve et Susan Sarandon, et “Merry Christmas Mr Lawrence” de Nagisa Oshima. L’année suivante, l’album Let’s Dance atteint le sommet des ventes grâce aux titres “China girl” et “Modern love”, mais surtout grâce à la guitare de Nile Rodgers, qui l’accompagne.

Que ce soit par sa carrière au cinéma ou par ses personnages, David Bowie a su par son ingéniosité et son avant-gardisme, inspirer des générations d’artistes.

Un phénomène qui touche plusieurs générations

Malgré sa disparition le 10 janvier 2016, la popularité de David Bowie est toujours d’actualité. Si il était un grand penseur de la musique pop, c’était grâce à sa capacité à innover et trouver sans cesse de nouvelles idées. Il incarnait et créait les tendances : identité androgyne, science-fiction, minimalisme allemand, soul, blues, punk, chaque répertoire utilisé par Bowie a inspiré un nombre important d’artistes.

Sa voix, sa musique, son style. Tout au long de sa carrière, Bowie n’a eu de cesse de se réinventer entièrement. Si bien que de nombreux artistes contemporains se reconnaissent aujourd’hui dans l’une – voire dans plusieurs – de ses multiples facettes. La chanteuse islandaise Björk est considérée par beaucoup comme l’une des héritières de David Bowie, au regard de sa conception de la pop. Le groupe Gorillaz, Blur en passant par The Good, The Bad and The Queen, revendiquent tous un attachement à l’artiste et en font un véritable père spirituel.

Outre sa conception artistique, David Bowie a révolutionné la sexualité à sa manière. Un précurseur de la liberté de genre. C’est l’un des aspects de sa personnalité et de sa carrière qui a fait couler le plus d’encre . Très vite, David Bowie brise les tabous. Dès le début des années 70, le chanteur a expliqué être bisexuel, au moment même où il présentait à son public le personnage de Ziggy Stardust, qui n’a cessé de mélanger les genres et d’apparaître toujours plus féminin.

Au croisement des disciplines, des genres et des époques, l’Anglais apparaît donc à la fois comme un formidable créateur et un donneur universel, le père d’une famille nombreuse sans cesse agrandie, qui continue sa course folle vers les étoiles encore aujourd’hui.

Ground control to major Tom.

Merci à tous d’avoir lu notre article. On espère qu’il vous a plu et que vous avez pu pousser la chansonnette à la maison. David Bowie a tellement fait pour la pop culture que nous ne pouvions passer à côté de l’occasion de lui rendre hommage que ce soit par cet article ou dans notre novélisation de Labyrinthe. On se retrouve très vite pour de nouveaux articles ! On continue de vous partager les meilleurs moments culture pop de ces dernières générations !

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